NOTRE-DAME DE PARIS.
NOTRE-DAME DE PARES
ET DE.
MM. LASSÜS ET VIOLEET-LE-DUC
63 Planches, gravées par MM. Hibon, Ribault, IVormand, etc,,
t2 PLANCHES PIIOTOGItAPIIIOCES. DE HIH. BISSON FBËBES.
5 Planches cliroinolithograpliiques, de M. LEMEUCIER,
l’HKCÉÜKE
D'IINE NOTICE HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE
Phi- U. C'I'll.Tinfint:, .trcbituclc-.4rclléologltC.
PARIS
A. MOREL, LIBRAIRE-ÉDITEUR
m'smmê ®s§
|- Ék^Tiition dû la Façade principale (élat acluet). — Pholografhie.
S' ÏOIcTntion de la Façade principale (realauralion).
i- Drtalls de la Façade principale.
4- Details delà Galerie des Bois el de celle de ia Vierge.
S' Drlnlls do la Galerie des Colonnes.
G' Dfinll d’nne Ogive dite les Élus. — rhotograpkie.
T Details dos Galeries des Rnis, de la Vierge et des Colonnes.
3' Détails d'une des Tours.
9' Intérlenr de la Tour du Sud.
lU' Vniilnll de la Porte de la Vierge. — Photographie.
1 1" Dctnll de la Porte côld Nord. — Photographie.
U' l'tn^ciiililc du Tympan de la Porte delà Vierge. — Piio/oyrapfcis.
13' iMItiAtrc» et Orncmciilv de l’ogive du Portail de la Vierge.
14' IMInsIrefi et Ornemeuts de la Porte de la Vierge.
15' Dctnll dTme Porte Transscpl Méridional. — Phologr.’phie.
16' l'rngmciit du Porliiil Méridional. — Photographie.
l*“ Vanlnil de la Porte Sainle-Anne. — Photographie.
18' Ensemble du Tympan de la Porte Sakitc-Anne. — Photographie.
19* cl 30' Élévation latérale du Nord,
ïf i'ortc Rouge. — Pftoloyropftie.
33' Élévation el Coupe du Porlail Nord.
33' flôté cl Détails du Porlail Nord.
34‘ Détails du Porlail Nord.
33' iMgnoii du Portail Nord.
36' Élévation iniérioliro du Porlail Nord.
37‘ Rosncc du Porlail Nord.
33' et 39° Détails de la Rosace.
30° Détails de 1a Rosace.
31° Détails de la Rosace.
32' Détails de la Rosace.
33° iciévntiou et Coupe du Porlail Sud.
:U° Détails du Porlail Sud.
;t!P Détikils et Pignon du Portail Sud.
36' Élcvatiun du Porlail Sud.
37° el .38° Abside.
39' Grand Contrefort.
40° Petits Contreforts et Petits Arcs-boutants.
41' Corniches et Balnstradcs des Terrasses.
43° Détails des Croisées.
43‘ Intérieur et exicricar de l'Abside.
44° Coupe de l'Abside.
45' Plan et Conpc d'une dos Chapelles de l'Abside.
46* el 47' Détails d'une Croisée.
>8' el 49° Plan général.
.50° et 51° Plan général prisa la première galerie.
5î° el 53' Plan général pris aux Combles.
54° Coupe sur la Tobr du Son el sur ia Nef.
56° Tour du Snd. Escalier et détail de la Chapelle.
56' et 57° Coupe générale sur la longueur.
58' Dnscs, Plans et Chapiieaux de la Nef.
59° Pilastres et Chapiteaux de la première Galerie.
60’ Coupe sur la Croisée (ou Transepts).
61' Vitraux des Chapelles (côté Nord).
63’ Charpente.
63° et 61° Das-Rclicfs dn Déamliiilatolrc (Cèle Noid).
65° et 66* Ras-Reliefs dn Déambulatoire (cClé Nord).
67° Bas-Reliefs dn Déambulatoire.
68' et 69° Ras-Reliefs dn Déamlinlatoire (c6tè Sud) .
70' Chapiteaux et Bases dn Déambnlatolre.
71' Fenêtres latérales des bas-cOtés. — Photographie.
73' Détail d'un Soubassemenl. — Photographie.
SACBISTIE MODEBNE.
73' Façade méridionale.
74* Façade occidenlale.
75° Baie de la Chapelle épiscopale.
76' BhIcs orientaiesi.
77' Façade de la Cour.
78* Façade orientale.
79* Salle et Galerie.
60' Plan.
Chromolithographies.
Monluiarlre, — Imprimerie PILLÜY
NOTRE-DAME DE PARIS
NOTICE MCHfOtOCKjlIB.
ARGUMENT.
Quaod aujourd’hui (out le monde, en général, semble s'intéresser à l'archéologie ;
et quand les architectes sont appelés chaque jour, non-seulement à restaurer nos
anciennes cathédrales, mais encore à construire de nouvelles églises dans le style de
ces admirables monuments ; écrire une notice sur Notre-Dame de Paris, nous a paru
one heureuse occasion d'être utile à ccus qui désirent s'initier aux connaissances
archéologiques.
Aussi, loin de rechercher, comme on l’a fait uniquement jnsqn'ici, combien celte
célèbre basilique compte de croisées, de pavés, de tableaux, de colonnes grosses et
petites ; combien scs tours comptent de degrés, ses cloches du cent kilos en poids, et
ses orgues de tuyaux; quelles sont les cérémonies royales on autres qui s’y sont
célébrées, ce que nous aurions pu trouver comme Saint-Victor, Laborde, Chapüy
et Gilbert dans le livre qu’un ancien cbanoiuc publia avant 89 sous le nom de
l’éditeur Gueffier et auquel nous renvoyons; nous avons préféré, vu le peu d’espace
qu'on nous accordait, faire une histoire archéologique et artistique des parties qui
composent notre métropole.
Ce sera, si on le veut, une nouveauté, mais du moins aussi un moyen de sortir de
l'aridité des programmes ordinairement suivis par tous nos descripteurs.
CcpcndaDl là existait aussi un écueil.
HISTORIQUE DE
L'an MILLE s'ctaiit écoulé; lorsque le monde chrétien comprit qu'il n'avait plus à
redouter une Un aussi prochaine, les actions de grâces qu'il crut devoir rendre au
ciel, pour celle qu'il lui avait faite, de conserver toutes choses, excitèrent uu tel enthou-
siasme, une telle dévotion, que la terre, dans quelques lieux, comme à Paris, dans
Car, par exemple, si d'un côté les prétendus classiques condamnent, sans pitié,
toute architecture qui n’a pas ses règles dans Vilruve; d’un autre cûté, quelques
artistes trop modernes, voués au culte de l’architecture du moyen-âge, se montrent
tellement fanatiques de ce genre de monuments, qu'ils vont à nier toute espèce de
filiation entre l’art ogival du règne de Saint-Loüis et tout ce qui a pu le précéder en
architecture; comme si jamais 1 homme avait rien pu créer dans la rigueur du mot, et
comme si toute œuvre n’avait pas scs antécédents.
Ji s’agissait donc, entre ces deux opinions extrêmes et sans blesser nullement ici
les uns ni les autres, de les conduire à admettre que, depuis les temps les plus reculés,
les productions do l'art s'étant continuellement suivies, comme les phénomènes qui
ont présidé à la formation et au perfcctiounemcnt des sociétés; d’un côté, tout se
tient, s'enchaîne, et s’identifie ; de l’autre, tout se sépare, sc divise et se diversifie.
C’est-à-dire que font concourt à un ensemble, mais un ensemble rempli do variétés
comme la nature.
C’est ce que nous allons tâcher de prouver dans celle notice, toutefois sans né-
gliger les détails et les renseignements do dates, de dimensions, etc., qui peuvent
intéresser noire monument.
L’ART OGIVAL.
la cité, manqua au besoin que l'on éprouva d'élever des édifices propres à adorer Dieu
el à le prier.
Et depuis celte époque, le nombre des temples fut tellement considérable, et
l’ardeur des aiTisles si conforme à la pensée dominante, que presqu’à vue d’œil ,
NOTRE-DAME DE PARIS.
i'ail religicus, jusques-là slJliunnairo dans sa lourdeur, marcha à une pcrfeclioa
qui alteignît son apogée avant deux siècles d'efforts.
Les ligures dépouillèrcot d'abord leur maigreur barbare ;
Les colonoes, do trapues quelles claicnl, acquirent des formes presque antiques;
Et les grandes lignes des vaisseaux gagnèrent un dévcloppcmonl de grandeur et
do hauteur qui, vers la Qu du su® siècle, provoqua une modification si iinporlanlc
dans l'clcmcnl traditionnel et caractéristique du style roman, qu'étonnés de la diffé-
rence des résultats, la plupart des hommes ont méconnu depuis et ont nié la filiation
(lu priocipc générateur et du principe qui lui succéda ;
Quoi de plus naturel, cependant?
Les voûtes s'élevant et augmentant la charge que les travées inférieures des
temples avaient à soutenir, les architectes comprirent LienUH que le picin-cinirc,
soutien des constructions horizontales des anciens, quelle que fut sa force, serait
bienlût insuffisant h supporter des édifices dont les tendances verticales se dévehip-
paicnl avec niic pcrsiitancu continue.
Et dès lors, soutenus par la foi dans la nouvelle direction qu'ils voulaient donner
aux muoumenU religieux, ils essayèrent d'abord de briser limidcracnl leur cintre à
son sommet, cl inscnsiblcracnl prenant plus de hardiesse, ils arrivèrent enfin à
l'acuité qui mérita, J celte division do l'ancienne courbe, le nom d'o^ii’f," modifica-
tion qui fui le point do départ d'une érc nouvelle dans l'art chrclion et l'clémcnt
de coiislcuclioDS qui, dés ce moment, devinrent plus que jamais conformes aux as-
pirations de l’àmc comme à ta mystérieuse majesté du Dieu à qui on les élevait ; —
en même temps que la science arcbitccloiiiqiic avait su unir, à une solidité b
toute épreuve, une audace inconnue jusqucs-lb.
Rien d'clonnant non plus que l'art ogival ait atteint dès sa jeunesse toute son élé-
vadon, toute sa puissance, toute sa sublimité dans un siècle uii parurent des rnis
tomme Louis IX et des livres comme V/im//i(!On de J. C.
L'enthousiasme religieux Joint à celui qu'excitait dans Tûmc des archilcolcs celte
conquête, fruit de leurs travaux , duit suffire pour en donner la raison.
Dès le xiii' siècle, l'art ogival ayant atteint toute sa hauteur dans le siècle qui sui-
vit, on ne s'occupa qu’à lui donner toute la richesse, toute l’clégancc qu’il paraissait
suscppiiblc de recevoir.
Mais en mullipliaut les ornements, en appelant plus de jour pour rendre ce luxo
plus .ippnrcnt , on fit perdre à l'intérieur de la basilique, ainsi altéré , une partie dp
sa bardiossc mystique comme de sa grandiose simplicité.
Une fois sa sévérité attaquée, bientôt, d'innovation en innovation, de caprice en
caprice, sa noblesse, sa vigueur, son élancement primitifs disparurent pour ne faire
place, à la fin du xv* siècle, qu’à un art énervé et impuissant qui, à charge à lui-
méme, sc (raina comme il put jusqu'à l’époque appelée Renaissance , où ému de ia
découverte des ouvrages des aueicus, il sc réveilla et manifesta sa virtualité par l’é-
rection de quelques monumcnls d un style nouveau où l'on découvre réunis avec un
bonheur infini le luxe d'ornementation qu’il avait perdu, la hardiesse du type qu'il
a' ait depuis longtemps abandonnée et rélcmcnt antique qui venait do le séduire.
C’est à cette période de l’art que sont dus comme clicfs-d'œuvrcs du genre, Notbe-
1)ame-de-Beo« et S-UNT-EusTAcnK de Paris, dans sa partie saine.
Dôs-iors, jeté par la réforme et la découverte de l'iiuprimcrie hors des préoccupa-
tions d’un salut devenu douteux, l’esprit humain, charmé des ecuvres de l’antiquité, sc
développa indépendant de la religion ; cl tandis que la piété aux abois, fidèle aux an-
ciennes traditions, n'élevait plus que quelques églises d’un style bâtard et honteux ;
Tart au service des grands de ce monde, des princes français surtout, étonnait les
yeux par ses productions et embeliissait notre sol de ces admirables châteaux du
Gaiilon, d'Ecouen, du Louvre, de Blois, de Chambord, de Clienonccaux, d'Amboisc,
d'Anct, etc., où l'art ogival, n'existant d'abord plus qu'à l'état de souvenir, finit par
disparaître tout à fait du domaine de rarcbitcclurc.
FAÇADE OCCIDENTALE.
COUP-D’OEIL GÉNÉRAL
Lorsque l'oa étudie les inomiments religieux, on s’aperçoit d’abord que chez tous
les peuples de l’antiquité, comme chez les modernes, les arcLitoctes qui ont été ap-
pelés à construire un temple ont eu le soin, sauf empêchements, d'orienter leur
édifice de mauière àce que le peuple, on y entrant, eût on face de lui le soleil levant,
et assistât dans celte position à la célébration des mystères divins. De sorte que,
d'apres cet usage, la façade occidentale où est pratiquée l’entrée traditionnelle, étant
restée, dans les temples chrétiens, la façade principale, malgré lo besoin d’autres
ouvertures pereées auteur de l'édifiee . les artistes se sont plu à y développer toutes
les richesses de leur talent, différant en cela des Grecs qui, dans le Parlhéiion, par
exemple, ont traité avec la mémo noblesse les façades opposées de ce monunienl à
jamais célèbre.
Mais, comme dès la première période romane, le V siècle, l’cniploi de cloclics
de grande dimension avait nécessité rérecliun de (ours assez élevées pour que le son
sc répandit au loin ; il était conséquent qu'un jour ou l'autre on joignit ces edi-
Oces proj'rlés dans les airs .à ces façades, pour en funner le couronnement cl les ren-
dre plus imposantes. — Que si nous voulons, eu outre , nous rendre compte des
autres parties décoratives de ces façades . nous verrons qu’ elles n'ont pas été non
plus inspirées par un vain goût d’orncmcnlaiion, mais afin de satisfaire à des be-
soins réels et nécessaires que l’artiste a dissimulés avec plus ou moins do génie,
selon qu'il en était plus ou moins doué lui-inèmc.
Ainsi : les ressauts multipliés des chambranies et lo trumeau qui en sépare l’éca]'-
lement, n ont eu d’autre effet que do fournir de plus puissantes bases à l'arc des
portes.
Le nombre dos voussures ; que de lui prêter plus de forces.
Les galeries ménagées à différentes hauteurs; que de faciliter l’inspection de
1 édifice et les réparations inévitables qui pourraient survenir ; cl si elles sont percées
à jour , afin de moins charger les bases.
Les rosaces ; que pour éclairer la nef.
Enfin, les pignons prismatiques du centre; que pour revêtir, sceller cl cacher la
maronncric qui supporte les voûtes ; comme chez les aueicus, ou employa au mémo
usage les frontons cl les alliquos. Et en passant nous devons dire que chez rcs der-
niers comme chez nous, la nudité de certaines parties a amené un genre d’ornements
qui, sans être nécessaire, avait pourlaiil sa raisoa d'ôtre dans la tradition des âges
primitifs; comme les arcatiircs, les triglyphes, etc., que nous sommes loin do
vouloir blâmer; car qui songerait à critiquer l'arlisle qui trouve dans son imagi-
nation lo moyen de décorer son Œuvre et de plaire aux hommes en mêlant l'agré-
ment à rulililc.
La façade occidentale de Notre-Dame, élevée de 20-î pieds au dessus du sol,
la moitié du Munster de Strasbourg , et large de 120 pieds, est composée,
du haut en bas, de cinq parties en rclrailc l’une de l'autre ; (planche 7.) économie
qui offre plus de sûreté à l'équilibre et plus de garanlic à lalascdo sustenta-
tion.
Ces cinq parties, que la méthode seule nous fait proposer, sont : (voy. pl. 1 cl 2.
1° Deux (ours carrées de ■10 pieds sur chaque face cl séparées par un intervalle
égal à leur diamètre.
2“ Une galerie à jour avec frise et corniches , connue sous le nom de Clalerle
<lC8 ColODUCS.
3® Un espace du mur de façade percé, au centre, d'une rosace à rayons, de 203
pieds do circonférence ; aux deux extrémités de deux fenêtres accouplées, onca-
dréos dans une arcalure en saillie, ayant leur intrados surmonté d'une petite rose
oclusc; les unes cl les autres de ces ouvertures flanquées de contreforts à pignons»
les vides supérieurs occupés par des trilobés.
4° Une petite galerie trilobée dite ftalerle de la VIei’ge. (v. p. 4.)
6® Une galerie de mojoune dimension, dite Galerie des Rois, prcsenlanl
comme décoration, sur le tailloir de scs colonnes de petits édifices connus sous le
nom do «lérusalem céleste, (v. pl. 4 )
6® Enfin, un rcz-dc-chausséc percé de (rois portails, celui du centre allciguani
la corniche de ccUc partie de l’édifice, et celui de gauche, le moins élevé dos trois,
encadre dans une arcaturc triangulaire.
Quelque magnifique du resle que paraisse cetlo façade, il s'en faut de beaucoup
qu'elle soit aussi imposanlc ni aussi riche quelle a ôte construite, cl telle qu’ont
pu la voir nos pères, quand elle reposait majestueusement sur treize m.archcs au-
jourd’hui enfouies sous fc sol; quand sa première galerie était h.ibilée parles
vingt-huit rois qui s'étaient succédés depuis Childeberl jusqu’à Philippe-Auguste;
quand la galerie de la Vierge était surmontée d'une figure do la mère de Dieu et
de deux anges ; enfin quand l'intervalle des tours laissait voir la tléehc qui s'élevait
du Iranscps dans les airs. (v. pl. 2.)
Mais cependant, en attendant une rcslaiiralion complète de celle |>artic du monii-
ment, (elle qn’clle est encore, l’on peut dire que parmi les cathédrales qui s'élèvent
dans le monde chrétien, s'il en est qui offrent dans leur façade plus de richesse, plus
NOTIUÎ-DAME Dt; PARIS.
7
d élégance, plus dclcvalbn; aucune ne présente autant de puissance cl de majesic
que celle de notre église métropolitaine.
PORTE DE LA VIERGE.
Le portail de la vierge, ainsi nomme de la statue qui orne sou trumeau (PI. 10),
quoique le moindre des trois en dimension, est pourtant celui qui offre peut-être le
plus d'intérêt, tant à cause de la variété de ses ornements et de ses bas-rdicG qu’à
cause des sujets qu'ils représoatent.
Les figures, dont seulement nous voulons nous occuper, sont :
Quatre rangs de saints et d'auges à mi-corps occupant les voussures comme dans
les portes de celte époque, le rang qui pose sur les jambages représenté en pieds.
Sur lo tympan, au sommet :
Couronnement de la Vierge représentée assise à la droite do Jésus et recevant la
couronne d’un ange volant.
Dans le registre moyen ; son inhumation ; les disciples au nombre de quatorze le
déposent dans uu cercueil décoré d’ornements byzantins.
Registre inférieur ; les six prophètes qui l'ont annoncé au moude, assis et dérou-
lant sur leurs genoux une banderole.
Sur les chambranles où sont scellés les gonds des vantaux (pl. 10.) les figures du
Zodiaque et les travaux qui y correspondent (pl. II.) ainsi distribuées.
A gauche sur la face externe le Verseau^ les PoUsous, le Bélier^ lo
TaiireaO} les Qéoicaiis et le Ijfoil au lieu du Caucci* l auxquels corres-
pondent sur la face latérale :
Une offrande à Janus, üu individu assis devant un fuyer et ciiauffant ses
pieds et ses chaussures. Un jardinier taillant un arbre. Un campagnard cueillant
des herbes. Un individu tenant une branche on fouilles et un oiseau, symboles
naturels du mois do mai. Enfin un campagnard chargé d’une botte de foin.
A droite du portail et dans des conditions analogues, en suivant un ordre
inverse
Le Caacer et un faucheur. A la place de la Vierge dont la statue orne déjà le
trumeau, un Tailleur lie pierre, l’auteur sans doute do ce zodiaque, et uu mois-
sonneur. Une femme portant la Balance cl uu vendangeur foulant le raisin.
Le Scorpion et un Semeur. Le Sagittaire et un berger. Enfin le Capricorne
cl un fermier qui abat un porc.
Sur les portes latérales des trumeaux se déveluppcnl à leur tour, ce que
l’on est accoutumé d’appeler les âges elles températures (pl. 11.) que noua ne
détaillerons pas, mais au sujet desquels nous ferons remarquer que, toutes ces
figures sculptées les unes au-dessus des autres, jusqu'au linteau, vont iuscnsible-
raent en aiigmenlaDl do proportions, et de manière à ce que la plus élevée
se trouve d'un type double de la plus basse; intenliou de perspective, qui,
dans des tableaux si rapprochés des spectateurs, est plutôt désagréable qu'utile.
Mais, ne demandons pas à cette époque un goût quelle ne pouvait avoir.
EnCü, terminons la description de celte porte en signalant le chevron qui
i enveloppe tout entière; (pl. 1'*.) Le dais qui domino la figure du trumeau;
{pl. 10.) Ceux qui supportent les voussures et décorent les jambages ou pieds
droits, aujourd’hui veufs do leurs statues; et enfin les vanicaux célèbres par
les arabesques do fer, dont les a ornés un artiste de l'époque, que l'ou nomme
Biscornel, vantaux qui, saus moulures et sans reliefs prétculieux, formant deux
champs à peu près unis, laissent toute leur importance à la statue de la
Vierge, à celles qui décoraient les jambages et jusqu’aux bas-reliefs des chambranles.
PORTE SAINT-MARCEL.
Celle porte, faussement appelée porte Sainte-Anne, et à laquelle nous rétablissons
le nom de Saint-Marcel, de la statue de ce saint évêque qui orne son trumeau, offre
outre CO qu'elle contient de commun aux autres entrées, comme voussures cou-
vertes de figures, et jambages à dais et à grandes statues, offre, disons-nous, dans
le registre supérieur de son tympan, un tableau que, sous le point de vue de l’art,
nous ne saurions passer sous silence.
Dans un arc hémisphérique à peine brisé à son sommet pour lo conformer à l'art
ogival, l’arlisle, sans doute aecoutnme à Iravaillcr dans des provinces fidèles à i’ar-
chiteclurc romane, a représenté, sous uu dais à plein-ciulre et à dôme, une figure
de la Vierge assise sur un trône et tenant sur ses genoux t'enfaul Jésus assis, un livre
à la main ; l'un et l'autre, vos do face et dans ce goût byzantin que Cimabué modifia
plus lard et doul le Giotto affranchit enfin la peinture pour imiter lo modèle vivant.
Je ne sais si jusqu ici ce bas-relief a été signalé, mais toutefois ceux de nos lec-
teurs qui lo connaissent, nouspardonncronlsans peine, je pense, do leur avoir rappelé
ce travail , dernier souvenir de l'art oriental que les architectes gravèreut dans leurs
conslruelions du nord de la France où l’art ogival prévalut seul à partir de celle
époque.
Mainlonan t voici 1 explication des figures qui décorent le trumeau (V. pl. 17 et 18).
D’après une légende, du temps où Sainl-.Marccl vivait , un énorme dragon , givro
ou serpent, fut suscité sur la rive gauche de la Seine où il répandait tout au moins
l'épouvante, sinon la mort, après avoir fait clocliun do domicile dans un cimetière,
au fond de la torabe d’une femme depuis peu inbuiuée, mais qu'il respecta.
Comme on le prévoit, Saint-Marcel so rendit un jour à la rencontre du mouslre
au moment où il allait sortir de son horrible retraite , cl lui posant le pied sur la
télé le fit passer de vie à trépas.
Ainsi 1 on voit sur le trumeau le saint évéque, dont notre artiste a fort mal rendu
la mitre primitive, le pied sur la tête d'uu dragon ailé dont la queue se déroule
jusque dans la fosse où depuis reposa la morte en question.
N’y aurait-il point dans celte légende quelque trait aux débordemcnls de la Seine?
On sait que depuis I histoire de Pithon, les anciens reprcsenlaicnt ces accidents
par des dragons allégoriques , cl l’offrande à Janus tracée sur les chambranles do la
porto de la Vierge, nous prouvant qu'au xiif siècle et malgré la fencur chrétienne,
tout souvenir payen n était point encore effacé de la mémoire des hommes ; il est
probable qu’aux temps primitifs de Saint-Marcel on a pu faire une légende clirctieoDC
avec les figures du paganisme. Ainsi tout s’enchaîne ici bas.
PORTE CENTRALE.
Ce portail, aux pieds droits duquel on a restitué les grandes figures des Apôtres,
et dont on restaure en ce moment le tympan et le trumeau, enlevés lors du mariage
de Louis XV pour de prétendues convenances d’un cérémonial malentendu, offrait
au-dessus de son linteau, la terrible scène de la fin du monde, que nous allons décrire
afin que l'on puisse juger, lorsque l'échafaudage sera enlevé, si les reslanralcurs
modernes ont suivi les anciennes compositions on s'ils nous ont donné de leur in-
vention.
Dans le registre inférieur, la résurrection des morts.
Deux anges, un à chaque extrémité, sonnant do la trompello. Les morts ressus-
silaient. On voyait se drosser hors do terre des guerriers tout armés, des rois, des
évêques, des moines, des femmes, etc.
Dans la partie moyeune, le pèsement des âmes. Au centre, Lucifer, sous la forme
d’un animal velu et bizarre, attendant debout l’cpreuTe faite par un ange, non sans
appuyer sa griffe sur le bassin, tandis qu'un petit démon, passé sous la balance,
voulait faire tomber le poids fatal; l'ange retenait le fléau.
A droite de l'ange, élus, dont un effrayé du voisinage des esprits malins.
A gaucho, les réprouvés pleurant et enchaînés tous ensemble, étaient entraînés
par deux démons Iriompbaols, l'un les tirant, l’autre les poussant.
Enfin, dans lo sommet de l’ogive, le Christ sur un trône, les pieds sur une hémis-
phère historiée d'un groupe d’édiCoes; ayant à sa droite uuange armé de la lance et
la Vierge à genoux; à sa gauche, un second ange avec la croix, cl Saint-Jean dans la
position de sa Mère.
Ou voyait aussi, à droite et à gauche de ce portail, les vierges sages et les vierges
fulles, allégorie tirée de l’Evangile selon Saint-Mathieu.
FAÇADE SEPTENTRIONALE.
CONTREFORTS.
D'après l'orienlatiou hiératique, la façade -que l'on a à gauche on entrant dans
une église, étant située au nord, on a appelé septentrional le portail qui s’y trouve
élevé.
Or, si l’on remarque une différence immense entre les façades antérieures des
temples pa'iciîset des églises ogivales, la différence n’cxislc pas moins dans leurs façades
latérales, et elle y devient encor plus essentielle, à cause des divers rangs d'ouvertures
qui sont pratiquées dans ces dernières et surtout de ces audacieux corps d’architec-
ture qui s’y développent sous le nom de contre-forts.
Je sais que l'ou a dit, do cos dernières parties, en les considérant d’un point de vue
trop étroit, qu'elles nuisent à l’effet général des grandes lignes, et embarrassent le
coup-d’œil. Mais, à cause même de cela, les églises chrétiennes, recevant une phy-
sionomie particulière et originale qui forme un genre à part dans le monde des mo-
NOTllK-DAME DE PARTS.
niimcnls, j'oublie volontiers los donüées plus simples, plus homogôoes de l antique,
cl marquant le bien où je le trouve, je ne puis me refuser, en contemplant notre
métropole, par exemple, de jouir de l'effet harmonique et complet que ses parties
me présentent, et qui, dans le vaste domaine des créations de I art, sert à constituer
celle variété que l'Iiommc, image do Dieu, imite dans l’œuvre de son créateur.
Mais là ne doit pas se borner notre approbation, elle nous serait commune avec
tout le monde. Notre lAche est de recIiercLcr si ces corps architectoniques ont été
inventés par l’utilité, par la nécessité ; si, co un mol, leur raison d'élre s'accorde avec
la logique, et s'ils auraient pu ne pas exister.
Dans les grands temples anciens, la toiture, proprement dite, n appartenant qu au
pronaos, à la relia etàl'opUistoilÔDSCOu trésor, les murs latéraux, aidés des
péristyles intérieurs et extérieurs, et vu leur peu d'élévation, n’eurent jamais rien
à craindre du poids qu’ils supportaient. Mais dans les temples plus modestes et alors
enliéroment couverts, les architectes n’oublièrent jamais de soutenir leurs parois soit
par des colonnes, soit par des pilastres.
De là l'origine de nos contre-forts qui, .à l'état de pilastres, comme chez les anciens,
s'appiijanld’abord contre les murs des petites églises romanes, prirent toujours plus
de corps à mesure que les voûtes s’élevaient cl que les nefs s’élargissaient, jusqu’à ce
qo'enlin s'adjoignant l’arc -boutant, ils eussent affecté la forme que nous leur voyons,
quand la grande nef s'élevant outre mesure au-dessus des collatéraux demanda à être
soutenue contre la charge et la poussée du grand comble.
Cependant les contre-forts ayant pris t.ant d’importance à leur base et jusqu’à la
hauteur des nefs collatérales, qu'ils étaient devenus de véritables murs, on comprend
que les églises aient dù offrir alors un fâcheux effet de perspective à reitérieur.
Mais comme ce qui faisaitdéfaiit àccllc époque de foi, ce n'était pas, certes, l’esprit
d'invention, quand il s’agissait, surtout, du service de Dieu, le remède se fit peu
attendre; et bientôt par la simple addition d'un mur de clôlure, à hauteur de main
d'homme, entre chaque contre-fort , par l'clablissemenl d’uuc immense baie et d'une
voûte couvrant tout l'espace compris jusqu'au mur de l'église (ce qui constitue un
troisième étage de toitures), non-sculemcnt on régularisa le monument, mais on
gagna de nouveaux édifices qui devinrent les chapelles actuelles, quand on les eut fuit
communiquer avec l’intérieur du temple. Dès lors, le plan de l'ancienne basilique
latine sc trouva tellement modifié, qu'à n’en juger que par les résultats seuls, on serait
presque en druit de nier sa parenté avec les cathédrales du xiv‘ siècle.
PORTAIL DE PIIILIPPE-LE-BEL.
(r. pt. 7-20).
Avant la bataille de Mors, Pliilippe-!e-Bel ayant dans une vision reçu de la propre
bouche de la Yicrge l'assurance de la victoire qu'il remporta , après avoir fait don à
Notre-Dame d’une statue équestre où il était représenté tel qu'il parut dans le com-
bat, il fit trente ans après, en 1313, édifier ce portail qu'il dédia à la Mère de Dieu.
Ce portail, percé d'une seule porte à trumeau, d'une rosace égale en dimension à
telle de la façade, surmonté d’un pignon décoré de roses occluses cl flanqué de deux
pyramides , et de plus décoré de (rois galeries ménagées à différentes hauteurs et dont
la plus centrale , percée à jour , sert à éclairer le (ranseps , présente au premier
coup-d'œil, comme ensemble, un aspect tout à fait différent de celui qu'offre le por-
tail principal.
El l'on peut dire que si ce dernier est surluut remarquable par sa majeslnciise
sévérité . celui-ci ne Test pas moins par le caractère d'élégance qui le distingue.
Ses jambages, scs niches, scs dais, scs pinacles, scs moulures pyramidales cl les
corbeaux qui eu supportent, ou plutôt qui en (crmioent les bases , et parmi lesquels
on distingue les quatre animaux symboliques, méritent d'élrc étudiés.
Quanta la statuaire, elle est loin de le céder en rien à celle des autres portails,
et les ligures qui s'y distinguent sont ainsi distribuées :
Dans les voussures :
Les Vebtcs théologales, les Mages, Estbeb et Daviu.
Daus le tympan, au bas ;
La Naissance de J. G., l'Adoration des Mages; la Présentation, le Massacre des
Innocents , la Fuite en Egypte.
Dans le registre moyen :
L’histoire d'un homme qui s'osl donné au démon.
Au sommet :
Un saint Prélat, saint Marcel, montrant le livre de vérité a do pauvres créatures
qni en paraissent ravies. Tableau que les artistes qui étudient les monuments reli-
gieux devraient venir consulter, s'ils sont jaloux de connaître tout ce que leurs
devanciers des épopées de foi ont su mettre d’onction et de douceur daus la physio-
nomie de leurs figures, comme dans leur pose.
Toutes figures jadis peintes et dorées selon la pratique du moyen-âge cl de l'anli-
qtiilé.
EoCq sur le trumeau, la figure de la Vierge , son fils mutile sur le bras gauche et
posant sur un socle où se montre un dragon, selon sans doute celle parole : Super
aspidem et basilùcum ambulabis et conculcabis Iconem et draconem, et celte pro-
messe de Dieu à Adam : La femme éa'asera la tCte du serpent.
A ceux qui remarqueraient combien celte figure de Mame est plus en harmonie
comme slyle cl comme grandeur avec son portail que celle de la porte de la Vierge,
nous dirons que la figure du nord est la statue originale et primitive commandée par
l'architecte royal et exécutée sous ses yeux ; tandis que Taulrc, sauvée des débris de
la modeste égliscdeSAiNT-AiGNAN, n' est là dans sa pelilesseet dans sa facture étrangère
que comme substitution à la figure qui décorait ce trumeau du xiii' siècle dont le
socle a dû être relevé afin que la tête de la uonvelle figure ne sc trouvât pas trop
éloignée du dais qui la surmonte.
PORTE ROUGE.
O', pt. 21).
La porte rouge , ainsi nommée de la couleur qui a toujours relevé ses vantcaux,
ouverte en face de l'ancien cloUre Notre-Dame et nécessitée par le besoin qu'avait ic
cbapllrc métropolitain de pénétrer facilcmcot dans le chœur, si l'on en juge par les
figures sculptées dans son tympan , aurait été construite des largesses de Jean-sans-
Peur. bcc de Bourgogne , qui s’y est fait représenter à genoux avec M.aeguebite
de Bavière son épouse, Tun à droite, l'autre à gauche d'un couronnement de la
Vierge.
Rien de plus beau de proportions que cette ouverture, et quoique les détails certes
ii’y fasscnl pas défaut, on s'aperçoit facilement qu'ils sont groupés et ménagés de
manière à faire valoir l'ensemble sans y nuire, chose fort rare dans Tarchiteclurc
ogivale surtout.
SOUBASSEMENTS ET ROSACES.
(V. pl. 19, 20).
A la suite de la porte rouge on trouve, sur le nu des soubassements et à un mètre
du sol, sept bas-reliefs représentant :
1“ La sainte Vierge mourant au milieu des Apôtres.
2° Ses funérailles. Tableau peu conforme à la liturgie.
3” Son Assomption. La figure, d'une rare élégance, est enlourée d'une guirlande
de fleurs en forme de l'ellipse qui environne ordinairement la figure do J. -G., et
que les archéologues désignent sous le nom de Vesica piscis»
4° J. -G., environné d'anges, attendant sa Mère.
6“ J.-C. et sa Mère trônant au ciel.
Une Annonciation en demi-relief encombre ce tableau, faute de goût commune aux
artistes de ce temps-là.
G* Tlrgo dolorosa, la Vierge aux pieds de Jésus souffrant.
7” Enfin un tableau composé de trois parties que Ton explique ainsi :
1". Une bonne femme se donne au Démon par contrat cl par Tinlermcdiairc d'un
magicien.
2* Un bénédictin prie la Mère de Dieu pour celte malbcurcnse.
3’ Le Démon tremblant rend le contrat à la Vierge.
Avant d'abandonner ce portail nord, mais toutefois sans vouloir anticiper sur la
description de Tinterieur, nous pénétrerons dans l'église pour remarquer la rose
occluse qui orne Timposlc de cette ouverture, dont les rayons allongés outre-mesure
et irréguliers dans le style rayonnant du iiV siècle sont, à nos yeux, l'indice de la
forme qni caractérisa plus tard le xV.
De là, élevant nos yeux jusqu’à la grande rosace, où le simple rayonnement
du XIV* siècle se trouve déjà modifié, nous expliquerons les denx principales scènes
que nos artistes ont prise aux sujets des vitraux.
La première représente TAstecbist entouré de satellites, qui, après avoir fait saisir
ÉNOCii et Eue revenus sur la terre pour subir la mort, ordonne à un homme armé
d'un sabre de les décapiter.
Ce tableau est encadré, en partie, par uneiascriplion en capitales gothiques divisées
en deux et portant :
A.MTECRIT QI FAIT TUER.
Helias i Enoc.
Dans le second, on voit TAntcchrist renversé par Dieu, le Fils, qui le poursuit;
F,t celle inscription en mêmes lettres que la prcccdcolc :
Ce est db qui tcb ahtecrist. [f. pl. 28 à 32.)
NOTRE-DAME DE PARIS.
FAÇADE MÉRIDIONALE.
PORTAIL SAINT-ÉTIENNE.
(^. pl. 33).
Après nous é(re clondu sar le portail nord, il sérail suraLondanl de nous arrêter
sur 1 économie do celni-ci, si nous n’avions à instruire le lecteur que le nom do saint
Etienne, sous lequel on le désigne, indique que là devait exister l’église primitive
consacrée à ce saint cl que l'on dut mettre à Las pour régulariser et agrandir le plan
de notre cathédrale.
Les ligures qui le décorent sont ;
Sur le trumeau, une statue de saint Étienne, aujourd’hui enlevée;
Dans le tjinpan, les deux registres inférieurs consacrés à la vie du môme saint ;
Le sommet, contenant J. -G. tenant le globe et adoré par deux anges;
Sur les soubassements les plus extérieurs, à droite et à gauche, huit bas-reliefs,
dont cinq relatifs à rhistoire du premier des martyrs ;
FAÇADE
ABSIDE.
{V.pl. 37, 38.)
Il s'cQ faut que toutes les églises chréltcnuGS de la môme époque présentent à leur
abside un aspect identique ; car, selon que l'archiicclc a été plus ou moins Qdèle aux
ancienocs traditions byzantines ou plus enlralné par les nouvelles données ogivales,
celle partie affecte des formes diverses.
En effet, dans les anciennes églises, les trois nefs s'arrêtaient à l’intérieur à un
traeseps sans importance et sans saillie au dehors ; au-delà, le cheeur et deux cha-
pelles latérales sc terminant en hémicycle formaient le mur du temple au levant et
présCQtainnt trois saillies dont la plus importante , celle du centre , était le chevet de
l’église.
Tandis que dans les grandes églises ogivales du nord , les deux nefs latérales sc
continuant nu-dclà du trauseps cl autour du chccur, l'abside n'a plus été le sanc-
tuaire mais la partie la plus centrale et la plus orientale du la galerie qui tourne au-
tour du chœur, partie que l’on a par tradition fait saillir à l'extérieur en y élablissaul
une chapelle ordinairement consacrée à la Vierge, mais aussi où la forme circulaire
des anciens a fait place à la forme polygonale.
Il suit delà que l’abside ne devant être selon nous que le lieu, üW AB6as SIDE^,
cl ce lieu ne pouvant être que le sommet du chœur, aucicnne place du juge dans la
El immédiatement au-dessous, se déroulaul comme une frise une inscription
portant la date du commencement des travaux de ce portail; inscription que nous
donnerons à la fin de celle notice, quand viendra le moment de juger l'âge de notre
cathédrale.
Quelque envie qnc nous ayons de passer outre, nous remarquons que l'identité
qui existe dans les masses de ces deux portails correspondants du nord et du sud, est
ici une des causes qui concourent à former cet aspect noble et sévère de notre église
métropolitaine, caractère qui, plus en rapport avec la pondération des forces ualu-
rellcs, et les exigences d’une raisou éclairée, si respectées des .vueiens, doit faire
regarder notre basilique comme un moDumeni plus près de la perfection que tant de
ceux que l'on ne célèbre qu'à cause du goût hétéroclite et bizarre qui a présidé à la
distribution de Icui's parties, de quelque richesse décorative qu'on ait voulu parer
ces défauts.
ORIENTALE.
basilique latine; dans les églises à déambiilaloli‘e, c'esL-à-dire où le chœur est
entouré de bas-côtés comme à Notre-Dame, l’abside u’existe réellement pas, et leur
chevet n'en prend le nom que par abus.
Si l’on voulait comparer entre eux ces deux genres d’absides, en discuter les qua-
lités respectives , il faudrait surtout prendre pour termes de comparaison notre
église métropolitaine et Notre-Dame de Dijon qui est son diminutif, mais avec plus
de simplicité et d’élégance, et que le célèbre Soufflot ne craignait pas d'admirer et
de citer malgré son aversion pour ce qu'il appelait le gothique.
Mais là on se convaincrait aussi, je pense, que l’importante modification du déam-
bulaioirC) apportée à Tcconomie des temples cbréliens , a le double avantage d’é-
carter le sanctuaire du contact immédiat avec l'extérieur et de permettre aux officiers
de l'église d'agir avec plus de liberté pour le service de l'autel , en même temps qu'il
est depuis beaucoup plus facile aux processions intérieures de se développer avec
plus de pompe et beaucoup moius d'embarras.
Quoi qu’il en soit, c'est surtout à cette partie de l’église que l’architecte inconnu,
auteur du plan, a pu faire exécuter lui-méme, que l'on reconnail une œuvre de
maître , et c'est à ce luxe de contreforts , de pinacles et d’arcs-boutants de diverses
dimensions, comme à ces trois rangs de balustrades et de terrasses, que la cathédrale
de Paris emprunte cotte fameuse cl grandiose physionomie qui la distingue de toutes
le.s autres fabriques, soit entre les vues de la capitale , soit entre les vues du monde
entier.
INTÉRIEUR.
A moins d'Ôtre possédé de la prévention la plus aveugle et la plus insensée: il est
impossible, lorsqu’on pénètre dans une église importante du xiiU siècle, de ne pas
ôlro saisi de l'enthousiasme qui a dû transporter les architectes de celle époque et
dont toutes les pierres qu'ils ont mues, façonnées et établies jusqu’à des hauteurs
effrayantes, portent encore l'empreinte.
Quelle élévation, quelle audace, quelle immensité, quel mystère, quelle aspiration
vers le ciel !
C'est ici qu’il faut avouer, ou jamais, que la basilique ogivale, à cause de son
caraclère myslérieuxet élevé, expression des sentiments chrétiens, adroit de so placer
comme art original à côte des temples de l'Égypte et de la Grèce, et avant tout ce
que les modernes ont pu exécuter depuis, en remaniant des éléments caducs qui,
malgré leur rapport avec les tendances de moins eu moins religieuses des peuples,
n’ont abouti qu'à des monuments morts et froids comme le marbre qui les orne et
où l’art seul, malgré scs recherches, sa précision, sa pureté môme, ue remplacera
jamais cctle ànie , ce foyer brûlant et créateur qui remplit les églises du xiii* siècle
et éclate jiisques dans leurs détours les plus sombres.
Ces sentiments, une fois exprimés, voyons quelles sont les parties qui composent
l intérieur de notre cathédrale et discutons-en incthodiquemenl l'économie.
L intérieur de Notre-Dame présente, à l’œil de l’archéologue, en partant de l'entrée
principale :
1° Deux NARTHEX latéraux séparés par un vestibule libre.
2' Cinq nefs, dont une nef centrale et deux doubles nefs latérales.
3" Un TRANSEPTS, pcrcü à son extrémité septentrionale du portail de Puilippe
le Bel, à son exlrémité méridionale du portail S.vint-Étiensb.
4“ Un SANCTUAIRE OU chœur.
S” Un DBA.MUULATOIRE doublc, OU bas-côtcs du chœur, tournant autour du sanc-
tuaire et terminé à son extrémité orientale par une chapelle polygonale dédiée à (a
Vierge ei remplaçant l'abside.
10
NOTRE-DAME DE PAKIH.
NARTIIEX.
Dans l(!S ancionncs basiliques, on appelait nàrtuck ou pronaos, les vestibules
iutéricurs auxquels donaent immédiatement accès les portes occideolalcs, cl qui se
trouvent en avant des oefs.
Les NARTUExnc sont sou vcDl, comme ici, quoie rez-de-chaussée des tours qui s'é-
lèvent sur la façade principale.
I! ne faut pas les confondre avec l'atrillill ou ai’ea, sorte de grand vestibule ex-
térieur entouré de portiques qu'oo élevait à l’entrco des basiliques, à l’usage des cat-
thécumenes, à qui la vue des mystères était encore defendue, alritllll dont le plus
célèbre et le plus beau modèle se voit à Notre-Dame de Dijon.
Mais surtout il ne faut pas les confondre avec ces petits portiques ou porches que
l’on voit fréquemment au-devant du portail principal, commeà l'ancicDDc cathédrale
de Beaune et à celle de Montpellier, pour le garantir de la pluie cl des ardeurs du
Dans notre église, lus nartbex comme le vestibule central qui les sépare, sont
libres, car ils ne sont lè que comme tradition ; mais dans des églises plus primitives,
comme l'abbaye d’AiNAV a Lyon, ils sont complètement fermés cl séparés des nefs, à
l'exemple des {>1*01130801 des atrilim autiqiies. Du reste, co acccplaut comme ves-
tibule ouvert la partie antérieure de la nef centrale, nous en désignerons les limites à
l’angle de ces deux puissants piliers qui font saillie dans rédilicc et qui, en se réu-
nissant vers la voOtc, formeot, vus des transepts, l'arceau le plus hardi cl le plus
majestueux que riioramc ait jamais osé peut-être concevoir et exécuter.
COLLATERAUX.
On nomme coliatériinx ou basacôtes les nefs latérales qui, parlant des onr-
lllCSj s’étendent parallèlement à la grande nef, limitées à leur côté extérieur par les
chapelles introduites dans les églises au xiv' siècle. Ordinaircmeut simples, ils sont
quelquefois doubles, comme dans notre cathédrale, ou leur division centrale est
formée par un rang de fûts et de piliers ronds è colonnelles altcrnalivemcot dis-
posés.
Leur origine est latine puisqu’ils faisaient partie dos basiliques ou tribunaux dont
les premiers chrétiens s' emparèrent pour célébrer leurs mystères, en attendant qu'on
leur cul construit des temples appropriés à leur usage, d'après les ordres de Cons-
tantin. El quant à leur destination, elle fut, pendant longtemps, de séparer les sexes,
les hommes occupant le collatéral nord, et les femmes celui du sud, ou autrement.
GRANDE NET.
( V. pl. 56. 67).
L.i grande nef on nef centrale est celle qui, au-delè des Iranscpls, semble se con-
liuner avec le chœur, cl qui, ayant les collatéraux h droite cl à gauche, est couverte
par le grand comble, partie supérieure et extérieure des édifices religieux du règuo
ogival, qui domioo, dans toutes les villas, les habitations des simples citoyens, comme
celles des rois.
Les piliers qui la forment et la limitent des deux eûtes , recevant le poids de la
vot\le par des tores descendants, qui s'appuient sur le tailloir de leurs chapitaux,
forment, réunis par les arcades ogivales, ce rang d’ouvertures, appelées travées, qui
sont en communication immédiate avec les basacéfes.
Affeclanl d abord, comme ici, la forme de colonnes, souvenir byzantin, les piliers,
quand le style ogival eut pris tout son essor, reçurent une forme carrée ou parallc-
logrammatique dont ou dissimula avec beaucoup d'art la rigidité au moyen do co-
lonnes engagées ou dégagées, de dimension égale ou diverse qui, par leur arrange-
racnl, présoQlcnt dans les églises du xiii* siècle ces puissants contrastes d’ombre cl
de lumière qui rendent l’intérieur de ces édifices si imposant, en même temps quel
ceilesdescoionncs groupées qui sont placées sur la parlieanléncuredu pilier, s’unissa.i
avec les tores qui descendent dos voûtes, paraissents’élancer jusqu'au faîte à travers les
chapitaux, et cela sans que l’œil soit blessé de celte longueur hardie et eu désaccord
avec les règles de l’antique. C'est qu’ici, dans nos calhédraics, ou sent instinctive-
ment que c’est une archilectoniqne à part, qui emploie scs moyens au service de la
pensée chrétienne , qui va droit au ciel : Dens noster incœlo; comme les Grecs
employaient les leurs selon leur instinct horizontal cl terrestre.
ÏRIFORHi.M.
Le ti'irurilim est l’étage intermédiaire entre les travées inférieures elles baies
siipériouros qui prennent le jour immédiatement au-dessous de la voûte.
Cet étage a été nommé ainsi de ce que chacune de ses ouvertures, percée sur la
nef, se trouve symboliqiicmeut partagée en trois parties par dos colonneücs qui en
forment la subdivision.
Celle galerie obscure comme à Saint- Jean de Lyon, ou transparente commua
S.UNT -Pierre dcTroyes, est une espèce de couloir ménagé le long du mur sur la largeur
des piliers, et qui sert à circuler à l’intérieur de l'édifice dans sa partie moyenne ,
quand le vide qu'elle laisse , affaiblit d'autant la charge des piliers inférieurs.
Quelquefois cette galerie s’étend au-dessus des collatéraux et en a toute la pro-
fondeur. Comme ici et à Saint -Remi de Rlieinis, dans ce dernier cas, elle prend le
nom de tribune et n'csl qu'un développement plus considérable du irirorilim qui
en est le type et qui commença à paraître dans les édifices romans du xi' siècle.
CLERESTORY.
Ce mol, que nous devons comme tant d'autres aux archéologues anglais et que
l'on peut traduire par claire-voie, sert à désigner le deuxième étage de la nef, on
sont percées les baies qui éclairent l'église.
Celle disposition, commune aux édifices romans du xi* et du xn* siècles et !i tontes
les églises postérieures à ces temps , présente an xiii' siècle un élancement cl une
étroitesse qui, avec l'aide des verrières de couleur, concourent à donner à nos
temples ce jour mystérieux qui est leur pins beau caractère.
Plus lard, l'élargissement de ces baies et l’emploi des vitraux incolores en v appe-
lant, comme à Saint-Pierre de Rome, un jourplusvif, ramcnôrenl l'intérieur de l’église
chrétienne au type des forum, et ce qu'il y a de plus déplorable c’est que Icss enuemis
les plus acharnés de ce mystère si favorable au recueillement ont été jusqu’ici, sur-
tout à Paris, les hommes qui paraissent devoir être ses défensenrs nés, c'est-à-dire
les prêtres et surtout les évêques ; heureux si l'on n’avail à leur reprocher eu fait de
vandalisme que la dégradation des verrières.
Quand l'art ogival eut atteint sa décadence, ce qui se manifesta par l’abaissement des
voûtes, comme on peut le remarquer à Saint-Geem.un-l’Auxebrois, h Saint-Nicolas
des Champs et à Saint -Leu, les baies du clerestory descendirent sans l’intermé-
diaire du ii'irurinm sur les travées du rez-de-chaussée et celles-ci depuis, saus
énergie, pesamment et maladroitemeDt, n'enreat plus àsupporler que des murs cl des
voûtes s'abaissant, hélas! chaque jour vers la terre où l'homme semblait avoir de
nouveau rattaché toutes ses espérances.
TRANSEPTS.
Celleparlio, qu'on appelle encore chalcidiquc, bras de la croix ou croisée, était dans
la basilique latine une enceinte entourée de barrières, placée au-dcUi de la nef cl
occupée par les avocats, greffiers et autres gens de justice.
Après l'iulronisation du culte chrétien, cette enceinte ayant reçu les clercs cl les
chantres, prit le nom de chœur, en même temps que son extension à droite ctàgauchc
donna à l'édifice l’apparence symbolique d'une croix dont le transepts forme les bras
et la nef l’arbre.
A celle époque l'autel était au milieu du transepts, comme aujourd'hui à Saint-Jean
de Lyon , et le célébrant avait le visage tourne du côté dos assistants , lorsque au
fond de l'abside l'évêque ou l’abbé avaient pris la place de juge pour présider ras-
semblée des fidèles.
Dans le.s premiers temps, le TRANSEPTS était contigu à l’abside; puis plus lard on le
vit s’éloigner et même se placer au milieu de la nef comme dans la croix grecque.
Dans notre métropole, placé avec une justesse infinie et un goût des plus éclairés,
si le transepts forme deux branches dont les extrémités sontpcrcccs des portails nord
et sud, de leurs rosaces et de leur trifobip.m transparents; à sa croisée avec la grande
nef il concourt à former ce carré central que l’architecte de Notre-Dame a circonscrit
entre ces quatre arcades aux dimensions les plus puissantes, aux proportions les plus
heureuses, et dont celle qui donne accès au chœur porte le nom d’are trloDiphal-
FUTS.
Le style ogival compte, parmi les divers caractères qui servent à le distinguer,
l'emploi do colonnes minces cl allongées qu'il disposa isolément pour décorer les
murs, ou qu’il groupa anlour d’un pilier commun pour en dissimuler la masse.
La longueur de ces colonncltcs n’est point soumise, comme celles des anciens, à
des règles fixes de hauteur ou d’épaisseur; aussi, tantôt elles s'élanccni en faisceau
jusqu’aux arceaux des voûtes quelles reçoivent et supportent ; tantôt clles-sont super-
posées entre elles, la base des colonnelles supérieures reposant sans intermediaire sur
le chapilean des inférieures. D’autres fois enfin, comme on le voit à Notre-Dame
l'ordre inférieur est forme de fûts cylindriques, du chapiteau desquels s’élèvent des
faisceaux de petites colonnes (F. pi. 56, .57).
CHAPITEALTC.
La forme cubique, encore en honneur au xii' siècle, disparut pour jamais des
chapiteaux de i’èro ogivale qui, sans perdre lout-ù-fait la lourdeur des chapi-
teaux romans, rappelèrent néanmoins la corbeille antique.
NOTRE-DAME DE PAR
Les snjcls & figure humaine firenl place à rornomcnfalion tirée du rogne végétal
indigène. Les chapiteaux des colonnetlcs offrirent, éomme type particulier de l’é-
poque, quatre crochets de forme variée, mais simple. Quelquefois on y voit, comme
snr les grosses colonnes, deux rangs de feuilles séparés ou non par un tore, feuilles
qui sont lanlôt isolées, tantôt liées entre clics, tantôt confondues avec les crochets,
Quant au tailloir, d’abord carré, il affecta généralement, à la fin du xiii' siècle, la
forme octogone. (K. pl. 58).
BASES ET PIÉDESTAUX.
Au XIII' siècle, la base des colonnes fut quelquefois comme dans le siècle prccédenl,
orné de iiiascarons, de coquillages, do volutes, de griffes ou de feuillages contournés
reposant sur le piédestal. Le tore inférienr devint très développé, comparativement
au supérieur, et la scotie intermédiaire fut creusée, au pied do la colonne, de ma-
nière à pouvoir retenir l’eau. Plus Uird, au contraire, très rapprochés l’un de l’autre,
les tores ne furent séparés que par une gorge étroite, par un rang de perles ou de
têtes de diamants. Quelques bases reçurent un aspect prismatique, d’autres furent
octogones et chargées d'ornements, et se confondirent avec les piédestaux, qui, dès le
principe, no présentant qu’une masse matérielle et sans grèce, ne se modifièrent
jamais d’une manière essentielle. {F. pl. 6S).
VOUTE.
Los premières églises romanes n eurent pas de voûte. Comme dans la basilique la-
tine, la charpente et la toiloro servirent seules et pendant longtemps à les couvrir ; et
CO ne fut guère qu’à la fin du xi» siècle que les artistes purent vaincre la difficulté qu’ils
avaient éprouvée jusque là dans celte entreprise, en employanlles TOiites d’arète
qui dirigent lapression sur les piliers ou sur les colonnes. On ne voûta d’nbordque Tab-
sidc elles nefs latérales, cl ces dernières de manière à ce qu'elles servissent d’arcs-Lou-
lanls à la voûte de la nef principale; celle de la croisée, où s'élevait ordinairement
une tour, affectant la forme ovoïde de la coupole byzantiae.
L’on en était là quand survint la révolution appoiiée dans l’archilccloniquo par l’a-
doption de l’ogive.
Dès lors les voûtes se distinguent par une hardiesse et une solidité qui fait beau-
coup d'honneur aux artistes de celle dernière époque, car quoique les matériaux
qu'ils employaient ne fussent que de petites pierres noyées dans une grande quantité
de mortier, ces constructions sont inaltérables.
Les voûtes ogivales présentent comme les voûtes à plein cintre des arceaux croi-
sés en tores, dont les intersections sont ornées de fleurons, et d’autres arceaux paral-
lèles qui coupent la nef Irausvcrsalcmcnt, mais jamais ils ne s'écartent de la simpli-
cité qui convient à leur puissance.
Tandis que, dès le xv* siècle et surlotil au xvr, les voûtés ayant d’abord perdu
la noblesse do leurs proportions, leurs nervures, en acquérant plus de saillie,
s'cDirecroLsèrcnl, sc ramifièrent et sc compliquèrent à l’infini, triste compensation dccc
qu’elles u' avaient plus ; leurs iiitcrscclious sc couvrirent de culs-dc-lampes, d'ccus-
sons armoriés et d’ornements de toute espèce qui enfin , sous un volume prodigieux
cl menaçant, reproduisirent ces stalactites qu'on voit suspendues dans lus grottes sou-
tcrraiues.
Dès lors les arceaux des voûtes abandonnèrent les traditions sublimes du xiii' siècle;
ils sc replièrent sur eux-mômes , et renonçant à la direction ascendante de la pensée
chrélicnnc , comme s’ils élaicnl impuissants désormais à sc soutenir à une pareille
hauteur, ils traduisirent aiusi, et en caractères de pierre la chûto dcplurable de
la Foi !
INFLEXION DU GRAND AXE.
On désigne ainsi une pieuse bizarrerie des architectes chrétiens qui, dans l'nppli -
cation du plan de leurs églises avec la croix , voulurent quelquefois imiter même
l’angle formé par la hanche du crucifix en brisant leur axe au milieu de la nef, et le
mouvement penché de sa tôle en inclinant l’abside à droite.
Nous avons remarqué cette disposition dans plusieurs églises , comme à Notre-
Dame, mais surtout à Saiot-Cobestin de Quimper, où l’on a rendu les deux effets.
Eoliü terminons cctlo description de l'intérieur par une inscription ancienne
que l’on ne voit plus et où l’on avait résumé toutes les dimensions de notre cathé-
drale :
Si tu veux savoir comme est ample
De Notre-Dame le grand temple,
Il a dans œuvre panr le sûr
Djx-SEPT toises de hauteur
Sur la largeur de MMGT-Qüatbb ;
El soiXAHTK-ciKQ sans rabaiire
A de long. Aux tours iiaui montées
Trente-quatre sont bien comptées ;
Le tout fomlc sans pilotis.
Aussi vrai que je le le dis.
SANCTUAIRE.
Comme nous l’avons vu , le chœur se trouvait au centre de la croisée dans les pre-
mières églises. Mais, plus tard, en donnant plus d'extension à l’abside, lieu primili-
vomcnl 1res limité . on forma une annexe à la grande nef, c’est-à-dire un véritable
sanctuaire où le célébrant, scs assistants et tout le clergé purent, séparés des fidèles,
se réunir autour de l'autel ainsi transporté au-delà et au-dessus des transepts,
disposition qui a prévalu depuis, et qui du reste nous parait la plus con-
venable.
Cependant l'évèque siégea longtemps dans la partie absidale du chœur, son chapi-
tre autour de lui jusqu’aux abords de l'autel , lorsque enfin , par un motif louable
sans doute , on lit placer 1 autel au fond du sanctuaire afin de montrer aux fidèles,
par l’exemple du clergé ainsi exposé à leurs regards, comment ils devaient assister à
la célébration des inysiéros.
Le chœur de Notre-Dame de Paris, que scs marbres, ses boiseries, scs bronzes cl
ses tableaux ont rendu célèbre depuis Louis XIV, ne peut plus aujourd'hui . jugé
par un homme sérieux et compélenl , être considéré que comme un déleslable ana-
chronisme et un outrage vuloniairc adressé au monument lui-même, au glorieux
inconnu qui en dressa le plan , aux rois et aux prclals illustres qui l’ont fait cons-
truire, aux ouvriers qui ont gagné le pardon de leurs fautes en y travaillant pieuse-
ment, cl enfin au peuple qui jadis y adora Dieu avec amour , y chanta les louanges
de Marie et y glorifia les Saints.
Comment ce sanctuaire trois foissaint, autour duquel nos vaillants aïeux s'élaicul
prosternés avec humilité . se trouva-t-il tout à coup à la fin du xvu” siècle indigne
delà majesté divine, ou mieux, de la présence des monarques et des prclals? Com-
ment surlOHl se put-il trouver des artistes assez barbares pour proposer un pareil
vandalisme et pour l'exécuter? Versailles resplendissant de marbres de diverses cou-
leurs cachait sous ces faux dehors une architecture sans pensée, sans fime, sans art ;
faüail-il que le temple vrai du Dieu vivant empruntât le fard d’une œuvre de men-
songe et de néant? Que Louis Xlll, pour so reconnailre des secours de Marie, lui ait
voué de riches offrandes . je le conçois ; mais qne ces offrandes n'aient été entre les
mains de ses successeurs qu’une occasion de dégrader la plus célèbre des églises
consacrées à la divine protectrice de la France, c’est ce qui étonne à juste titre
aujourd'hui.
Si l’on voulait décorer, orner, embellir le temple de la mère de Dieu, il fallait,
comme Philippc-ie-Bol, choisir des parties où le luxe et les ornements pussent réelle-
ment concourir à sa beauté sans nuire à leur sage disposition.
Mais aloi-s ce n'etait pas au sanctuaire qu’il fallait s’adresser , car si la simplicité
primitive des temps de piété doit être respectée quelque part, c’est surtout dans ce
lieu que la présence réelle de la divinité dans le labernacle, remplit par elle-même
d’assez de majesté, de gloire et de vénération.
El c’est du reste ainsi que les anciens Egyptiens l’avaient compris dans l’économie
de leurs temples, non moins vastes que magnifiques.
Le prclendii erabellissemenl fut cependant exécuté , mais comme il ne le fut qu'à
la honte de ses artisans et do ceux qui depuis l’om respecté, osons espérer que bien-
tôt l’on rendra cette partie de notre cathédrale à sa noblesse, à sa simplicité, à sa
beauté primitives.
Tel est le vœu que nous cmettons ; quant à ce qui compose , décore et masque
aujourd hui le chœur , nous en faisons si peu do cas que nous nous contenterons de
renvoyer aux inventaires de Gueffier et de Gilbert les personnes qui seraient jalouses
de le connaître.
DÉAMBULATOIRE.
Le Déambulatoire, deamlmlaËorlnm, appelé vulgaircmentbas-côtésduchœur,
n'est autre chose que la galerie qui au-delà du Iraiisepis fait suite aux collalcraux et
qui sc développant autour du sanctuaire sc termine à sa partie la plus orientale par
la chapelle absidale de lu Vierge.
Généralement inconnu dans les provinces du sud et de l’est, il se montre dans
presque toutes les églises du nord et de l’ouest, présentant autour de son périmèlr.-
extérieur une série de chapelles qui, obscures dans les édifices du xi‘ et du xn‘ siècle,
reçurent des baies dès le xm" et devinrent ainsi le modèle de celles qu’on clahlil le
long des collatéraux au siv" siècle, comme nous l’avons déjà dit.
Le Déambulatoire de Notre-Dame , double comme ses nefs latérales , percé au nord
de la Porte uoüge et au sud de celle do la sacristie, offre dans son urdonnaucc et
son ornemcntaliou le système suivi depuis dans lexiii- siècle, abstraction faite
des modifications particulières au lieux, quoiqu'il ait été construit à la fin du
XII* siècle.
Quant à son côté interne, il était Jimité jadis par des travées ogivales à arc sur-
1:^
NOTRE-DAME DE PARIS.
liaiissc cl disposées Je mauitrc à laisser voir les céi'émonies rie l'anU'l ; mais aujour-
d’Imi, cncoQibré par les marbres , les grilles et le plâtras dont on prclendil un jour
embellir le sanctuaire, il noffre plus qu'un affreux disparate avec le reste du mo-
nument.
C’est sur les massifs qui suivent les portes du chœur des deux côtés que se déve-
loppent les célèbres bas-reliefs cxcoulés et terminés en 1361 par Jean Ravy, et
Jean Bootuelieh, son neveu; bas-roliclj où sont représentés les scènes de la vie do
N. S., auxquelles font pendant les scènes de l’Ancien Testament, sculptées à
l’intérieur du sanctuaire, et que l'ou a cachées, sinon mutilées, pour placer les
boiseries que Ton j voit.
Ces bas-reliefs étant représentés dans notre ouvrage (Voirpl. f>3 à 69.) Nous
nous dispenserons de les décrire.
STATUAIRE.
COUP'D’OEIL CRITIQUE.
L'Egypte, où les arts ont probablement pris naissance, ne chercha dans la statuaire
que la plus noble partie de la décoration monumentale. Aussi devant les temples ou
dans leur intérieur, calmes, sereines, majestueuses cl sévères comme le temple lui-
même, ses statues, fidèles à leur nature granitique, n'empruntaient au Ijpe humain
que son galbe, méprisant du reste les diverses expressions de sa physionomie.
Car les dieux ou les héros qu'elles représentent, doivent jouir do l'impassibililé
que donne à ces êtres la conscience de l'iminnlabilé de leur bonheur cl de Icor
gloire.
Cependant, quoique arrêté dans son essor par des lois hiératiques et soumis par
elles à des types consacrés et inviol.ibles, l’art égyptien dans son uniformité appa-
rente, offre à l’œil exercé une marche sensible dans scs progrès et sa décadence, et
CO n'est pas sans cLonncnicnt que l'on constate que, dans les plus beaux temps de
la civilisation de ce peuple, ses statuaires, réduits à no copier de la figure humaine
que ses graudes lignes, les ont rendues avec une énergie et une grandeur qui com-
mandeut l’admiration dans leurs colosses, et que depuis elles n'ont plus présenté chez
aucun peuple.
De l'Egypte passant dans la Grèce, la slaluairo reçut un caractère sans doute
plus parfait et plus vrai ; mais aussi, à cause de cela même, ou peut la regarder
comme déchue jusqu'à un certain point, de cette grandeur monumcDtale qui
anéanlit l’homme devant les puissantes figures de Memphis, de Thèhes,
d’Ipsambuul, etc.
Ici, dans la Grèce, plus libres dans leurs procédés, et du reste doués comme race
d'un génie et d’un goût qui les ont placés h lu ICtc de tous les genres de talents, vi-
vaul dans un climat des plus favorables au développement intcllcclncl, à l’époque de
la première civilisation curopéenoc et jeunes d'imagination, les sculplcors, comme
tous les autres artistes de ce pays célèbre, essayèrent par l’clude de la nature, et quelle
nature! d’atteindre la perfection à laquelle iis étaient nés; et partant comme prin-
cipe d'un idéal instinctif, ils n’étudièrent le modèle vivant que pour interpréter par
des moyen vrais ce type divin qu'ils voyaient en eux.
Dès lors on conçoit comment 1’ Apollon, le Ji'piteb, la Pali.as et la VÉsrs peuvent
présenter, avec une expression divine, le modelé le plus parfait, les proportions les
plus harmouiqiics, les poses les plus heureuses, la grâce la plus séduisante, et ce qui
est le point essentiel pour donner la vie aux œuvres : le faire souple, large et ferme
de la nature.
Ils n'eurent pas besoin, comme on l'a dit faussement, de prendre la jambe d'As-
pasio et le bras de Campaspe; le torse de cclle-d cl la tête de celle-là. Non ; cos
parties hctérogëocs n'eussent abouti qu'à des monstruosités. Mais en choisissant
parmi les modèles bumaius, et la Grèce peuplée d’athlètes ne dut jamais en man-
quer. celui qui s’approchait le plus do leur idéal, ils n’eurent d’autre soin dans leur
composition que de l'amener à représenter le type immortel et multiple auquel ils
furent toujours fidèles.
Où auraient-ils Ironvé les Baccui’s et les Faunes; I'Hercule cl le Merccrb; la
CïRÈsvalicaneetla Miîlpomène; les NrouiDBS et les Muses'» Si ce n’est dans le
monde où Homère avait pris son Achille et son Nestor ; son Ulysse et son Paris ;
son Hélène et son Andromaque; sa Circé et sa Nausicaa; dans le monde d’où
Sophocle avait tiré son OEdii’E et son Antioohe ; toutes créations immortelles, parce
qu'elles sont douées de la double vie de la Natnre et de l’Idéal.
Enfin, si la fidélité à la forme humaine ne permit plus aux Grecs de donner à leurs
slalucs cette énergie et celte gravité monumentales des colosses égyptiens; ils do-
tèrent leurs productions de deux autres qualités plus humaines : la simplicité et la
NOBLESSE, mais qui, unies comme il leur a été donné à eux seuls de le faire, éléveot
leurs figures à un si h, 1111 degré de perfection, qu’elles feront à jamais le désespoir
de quiconque tentera de les imiter.
L’art grec, après sa chute, n’ayant produit chez les pa'iens de Rome que des types
ronds, pesants et trapns, et chez les chretiens de Byzance que des figures sans monve-
ment et d'une longueur exagérée, les artistes du moyen-âge, influencés par ces deux
types , s’y conformèrent pendant la période obscure de celte époque , toutefois en
exagérant leurs défauts jusqu’à l'épaisseur la plus matérielle et la maigreur la plus
sèche.
Lorsque enfin , après la révolution apportée dans l'architectonique au xiu' siècle,
la statuaire à son lonr s' ennoblit , ou plutôt se dépouilla jusqu’à un certain point de
la rouille barbare des siècles précédents,
La figure acquit plus de souplesse ; ses proportions devinrent plus naturelles , et
les draperies furent .agencées avec plus de goût.
Mais il y eut celte différence entre l’archileclure et la statuaire que, la première,
plus limitée dans ses destins par Tidce religieuse même sous l’inspiration de laquelle
elle grandissait à vue d’œil, put atteindre sa perfection comme étant l'expression di-
recte et spéciale de cette pensée , alors dans toute sa virtualité ; tandis que l’autre,
plus générale, parce qu’elle est la représentation dcl’étre humain, le mémo partout et
dans tous les temps, ne put s’élever au degré où l'avaient placée les Grecs et où purent
presque la porter les artistes de la Renaissance ; attendu que la rcprésenlaliün de
l'ôlre humain ne saurait être parfaite que là où la société civilisée, polie et perfec-
tionnée offre des artistes et des modèles qui possèdent ces qualités, qualités qui
étaient loin d’être l’apanage des occidentaux avant le xvi' siècle. De môme dans
les siècles de décadence, la force morale ayant abandonné la société, les artistes
affectés de cette faiblesse ne prodeisent plus que des œuvres où la noblesse est rrni-
plaeée par l’enflure, la grâce par l'affélerie, et la simplicité par la trivialité.
Cependant il est bon de dire que les artistes du règne do Saint-Lonis partant de
l’idéal pur, et sans tenir compte de la forme, dont Une leur était pas permis de sen-
tir la nécessité, qu'ils méprisaient môme , purent donner à leurs figures des expres-
sions do physionomie où est empreinte d’une manière frappante la trace de la foi cl
de la fervenr religieuses qui débordaient alors.
NOTRE- IIAME DE l’AhJS.
RECHEUCÏ[ES
SUR L’AGE DU MONUMENT.
Mjiiitenant, venons ù l’opprcciaCion de l'Age de noire calhédrale, et sans recourir
encore ans dales liisloriques, lâchons de résoudre ce problème par la seule inspec-
lioQ archcoiogique ; après quoi, portant en regard les chiffres authentiques, nous
verrons si les données de la science que nous professons, sont ou non sujettes à
erreur.
Je eousidère donc l’extérieur et rinlcricur de rcdificc, et. après esamco, j’avance,
en général, qu aucune de ses parties, hors du sol, ne peuvent remonter au-delà de
la fin du xn' siècle, ni en deçà de la première moitié du xiv'.
Et je reconnais l’empreinte de ces diverses époques, celle du xir siècle comme
souvenir: dans l'emploi de la colonne et le tableau byzantin de la porte Saint-Marcel.
Le XIII' siècle : dans l'acuité de l'ogive, l'élévation do la voûte, la moulure triangu-
laire qui encadre la porte de la Vierge, l'emploi do la flore indigeoo comme orne-
ment, le symbolisme trinitaire des ouvertures du (rirorlum, l'élroitesso des baies
du clerestory et leur ociilas; enfin, dans la majesté et la puissance des grandes
lignes. Le xiv’: dans la largeur des baies des chapelles et dans le luxe de l’orne-
menUlion rayonnante qui les décorent, ainsi que les rosaces. A quoi j'ajouterai que
si j’ai fait observer que la colonne no figurait ici que comme souvenir de l'époque
romane, l’emploi des trilobés allongés que j'ai aperçus dans la rose occluse qui
domine à l’intérieur le portail du nord, est, à mon sens, le prélude involontaire et
instinctif de la forme génératrice et caractéristique qui domina plus tard dans le
style flamboyant du xy' siècle.
Telle est la marche de l'art comme celle de la nature, qui ne procèdent, dans leurs
révolutions, que par des dégradations insensibles, an poiul que tout, dans l'univers
et dans l'art, n'csl plus qu'un ensemble immense, une chaîne indéfinie dont le pre-
mier chaînon est au commencement du monde ci des sociétés et dont le dernier sera
Dieu seul sait où.
Je sens que cette manière do voir va irriter les fanatiques de l’ogive, que les
plus recommandables d'entre eux me déclareront ce que l'on professe d’après leurs
écrits, savoir ; que l’ogive n'a point eu de précédents, et que, de son apparition à sa
chute, son règne original et spontané a laissé l'art des constructions tel qu'il aurait
pu SC développer si elle n’avait pas paru; en un mol, que c'est une lacune de l'art
antique que l'on peut rapprocher, et en dehors duquel elle reste indépendante et
étrangère.
Mais nous ne nous laisserons point ébranler. Et, au contraire, repassant dans notre
mémoire la marche historique de l'art ogival, si nous prouvons qu’il va inscnsihlc-
ment aux règles de Vilruvc en passant, par exemple, du chœur de Beauvais à l'hètcl
de Gluni, de cet bétel au château du Gaillon construit par le mémo seigneur, et de ce
cbàlcau à celui d'Aucl; il nous sera facile de suivre sa phase inverse, de Notre-
Dame au transepts de SainC-Gcrmain-dcs-Prés; de ce Iranscpla au sanctuaire de
la même église; de ce sanctuaire à la nef; de cette abbaye à celle d'Ainay, à Lyon;
de là à Saint-Clément, à Rome ; au Théolocos, à Couslaniinoplc, et enfin, à Sainte-
Sophie, où d'un pas nous arrivons à la même source, aux mômes règles, au môme
maître.
C’est-à-dire que, comme nous l'avions presscnli , tout se tient, tout s’en-
chaîne, cl comme dans l'bistoire nalnrcllc, ponr classer un individu, non-seulement
il faut rechercher en quoi il diffère des autres pour lui donner un nom particulier,
mais encore en quoi il leur ressemble pour le placer dans le rang naturel qu'il doit
occuper dans l'ordre imposant où l'unité et la variété des êtres élève à la connaissance
d’une cause intelligente digne de nos hommages.
Mais revenons à Notre-Dame.
Nous avons dit que, hors le style du xui' et xiv' siècles qui y régnent sans s'y
nuire, reconnaissons-lc, car ces deux styles n'ont qu'un môme principe; le xii°
s’y montre cependant comme souvenir, et le xv“ comme précouceplion , mais
trop vague pour qu'on en tienne compte.
Voyons, à cette heure, si les dates s'accordent avec notre jugement.
On croit que les premiers fondements du vaisseau que l'on voit aujourd'hui, furent
poses en 1010, sous le règne de Robert, fils de Hugues-Capel. Mais, soit à cause dos
Croisades, de l'affranchissement des communes, de la guerre contre les Anglais, etc.,
ilsétaicnt à peine hors dn sol, en 1165, Maurice de Sully, étant évôquc deParis.
Ce prélat, animé de l'esprit religieux de son siècle, mais do plus doué d une àme
généreuse, fit agrandir le plan, jeter à bas l’église de Sainte-Marie et du Saiul-
ËticDDu, et pressa les travaux de sn calhédrale, dont la première pierre extérieure
fut bénie par le pape Alexandre III, alors réfugié en France. En 1181, sous
Philippe-Auguste, le mailrc-aulcl aynul été placé pendant que l'on construi.sail le
reste de l'édifice, ce digne prélat mourut quelque temps après, IdissanC le soin de le
conlinucrà son successeur Ûdon de Sully, qui, àson tour, les poussa jusqu'en 1208,
époque de sa mort.
Ainsi, les premières constructions : le rcz-dc-ehaiissée, cl le sanctuaire surtout,
ayant été élevés de 1165 à 1196, sous l'œil de Maurice, il n'est plus étonnant que
nous trouvions, au lieu du pilier du xiii' siècle proprement dit, la colonne du xii”.
alliée, comme à Sainl-Gcrmain-des-Prés, à l’arc ogival qni venait de paraître
dans le sauctuairede celte abbaye, tcrmincc clIe-mCmc en 1162; ce qu'il est impor-
tant de ne pas oublier.
Mais, dira-l-on en vain, par ces considérations vous renversez les bases do la
science arcbcologiquc, cl vous vons mettez seul contre tant et de si illustres savants,
qui ont reconnu que l'art ogival n'a pu paraître avant le xiir siècle, que comme
soupçon et avec limidité, A quoi je répondrai, que la nature et l'art n'ont point
créé des classes dans la rigueur des mots, mais des individus ; cl que, passant de l'un
à l'autre en donnant à chacun son fades et son caractère pariieuliers, comme on le
remarque dans le genre humain, ces passages sont si dèliealemenl nuancés, qu'il
sera impossible à l liomrae do les jamais exprimer tous au moyen de sa langue, cl
encore moins de les parquer dans des limites exactes.
Que, pour le sujet qui nous occupe, je reconnais la sagacité des savants qui ont
indiqué ces classes archéologiques, mais, seulomenlà la condition qu’on reconnaîtra
aussi que ces classifications ne sont pas rigoureuses et qu'elles peuvent se prêter aux
transitions. Je m’appuie, pour sou tenir ma manière de voir, sur des failsavcrés. D’abord
l’apparilbn de l’ogive du xiii' siècle à Saint-Gei'main-dcs-Près et quarante ans
avant 1200. Secondement, le synchronisme de style dans les differentes provinces
de la France elle-raèmc. Personne, je ne sache, n’ignorc que dans l’appréciation
dos monuments du sud et de l’est, on doit tenir compte de vingt à trente ans en
arrière do l'époque où le style que l'on juge a paru au nord de la Loire.
Ce qui amène à répéter que l'art ogival est un, que scs variétés peuvent se rencontrer
dans un môme monument sans se nuire, et que le monde chrétien est encore à clier-
clicr l'exception à ces mélanges; les deux plus beaux types du xm‘, la Sainte-
lliapelle cl No(rc-Damc de Reims, étant affectées, la première, du plein cintre, de la
colonne du xii' et d'une rosace à flammes; la seconde, dans sou portail du
xiV siècle, d'un xv° complaisant, mais xv'.
Cela dil, poursuivons l’bisloriquc de notre métropole.
Pierre de Nemours, dit le Chambellan, ayant succédé à Odon, fit continuer les
travaux jusqu'en 1220, année de sa mort, laissant le soin de les achèvera scs succes-
seurs. Depuis, rédificc s'avança vers son achèvement qui dut arriver dans le premier
tiers du xiv“ siècle, car si d'iin côté nous ü'ouvons, sur le portait méridional, la date
1257 , avec cotte inscription ; anno Dornini mcclvii. viense februario, Idns ij,
hoc fuit ùicaiptum Christi Genitrich honore, Kallensi Lalhomo vivenlc Johanne
Mngistro, l'année du Seigneur 1257 et le douze du mois de février, ce portail fut
commencé en l'honneur de la more du Christ, du vivant de maître Jean de Chelles,
architecte; de l’autre eûte, nous savons par les actes de fondation de plnsicurs
chapelles et enlr' autres de celles de Saint-Fébéol cl Ferrotion, quelles ne remon-
tent qu'à l'année 1324, à la suite du portail nord, élevé en 1313 sous Pliilippc-
le-Bcl.
D'où il suit que le sanctuaire fut construit dans le style du xiii° siècle en 1180 -
le portail méridional dans le beau style du prétendu xiv’ siècle, daus la deuxième
moitié du xiii', et que si les chapelles, ce que tout le monde connaît, ne furent
fondées qu'après 1300, ainsi que l'autre portail du transepts, clics le furent dans les
mômes données, ce qui amène à celle bizarre formule :
Les styles qne l’on appelle, par abus, xiii", xiv‘ et xv" siècles, ayant commencé,
dans les monuments de Paris, à paraître dans la deuxième moitié du siècle qui les
précède, et dans les provinces du sud et de l’est , n'ayant été adoptés que dans la
première moitié du siècle qui les suit , chacun do ces styles a eu un règne de 200 ans
en France.
Avis aux Classificateurs!
GOTHIQUE. OGIVAL,
Le mot gothique, appliqué, de temps immémorial, aux monuments du moyen-
âge d’une manière impropre par le vulgaire et comme terme de mépris par les archi-
tectes depuis le xyi' siècle, est un terme qui, aujourd’hui, doit enfin disparaître
en tant que qualification de l'art chrétien.
14
NOTRE-DAMK DE PARIS.
Car s’il n'est plus permis do mépriser h celle heure ce que nous devons aux pieux
archilecles de i’cpoqae ogivale, regardé comme l'expression fidèle des seutimenls
religieux qui les animaient comme le reste des chréliens ; après quelques mois, je
peuse que le lerme disparallra aussi comme non-sens, point de vue sous lequel nous
allons l'atlaqucr.
Posons-nous d’abord celte simple question ; quelle modificalion ful-il donné aux
!>arbares d'apporlcr dans les arts qu'ils trouvèrent établis et cultivés en Italie lors de
leur iovasioo 7
Une seule : leur anéantissement.
Il est vrai, pour parler des familles gothiques en parliculier, que pendant leur
séjour en Italie, quelques églises, comme celle de Ravbnnb, furent élevées sous le
régne de leur Théodoric.
Mais par qui?
Par les artistes italiens travaillant sous l inspiration bizantino.
El si ce roi, conseillé par son ministre l'illustre Cassiodore, lança un decret por-
tant que ses intentions étaient qu’on respectât les monuments anciens, cl qu'on
s'appliquât, dans la construction des nouveaux, à suivre les procédés en honneur
dans le pays conquis; celte ordonnance, bien loin de constater et de prescrire en
principe une architecture nationale, vivante parmi les Goths, et nécessaire à leurs
habitudes, prouve, au contraire clairement, que dans la contrée où il aurait désiré
se maintenir après en avoir chassé Odoacrë, rarcliitcclure de ses nouveaux sujets
était DU art qui le charmait; en môme temps que pour prévenir la fureur destructive
de ses barbares compagnons, il ordonnait de le respecier en le louant et l’encoura-
geant lui-méme.
Enfin, chassés de l’Italie par Narsès, et plus tard de la Gaule, par Clovis; tandis
que pendant leur séjour dans ces contrées, l’art des constructions religieuses avait
continué de suivre les données romanes; les Goths D'onrenl pas plus le droit de
donner leur nom â l’architectonique chrétienne des premiers siècles, que les Tatars
(le donner le leur dans la Chine, aux arts et à l’industrie qui suivirent leurs
cours après leur conquête, et qu'ils eurent la sagesse de respecter, do favoriser et
d'adopter.
Or, si le mot de gothique ne peut aucunement s'appliquer, comme nous venons
de le voir, aux monuments élevés en Italie et en France pendant le séjour éphémère
des Ottrogoths et des "Visigoths dans ces pays, comment pourrait-il convenir
aux monuments de l’ère ogivale qui ne commença que plus de six siècles après la
dispersion de ces peuples?. . .
Au lieu donc de ce mol qui nepeut s’appliquer à rien dans l’architecture religieuse,
nous appellerons :
Eglises BYZAMTNES, Celles qui, construites dans les principes des Grecs de Bysancc,
offrent, comme caractère distinctif, une coupole au-dessus du chœur.
Églises ROM.VNES : celles qui, sans la coupole générique des Byzantins, sont néan-
moins bâties d’après le système à plein-cintre.
Enfin, églises ogivales : Les églises qui, depuis la fin du xu’ siècle jusque vers la
fin du xv', n’offrent, dans toutes leurs parties que l'arc ogival comme courbe gené-
ralrice.
A quoi l’on peut ajouter, si l’on vent, un genre transitoire, comme celui que pré-
sente l’Abbaye S-UNi-GERMAiN-nES-PRÉs où se montrent et la fin du système â
picin-cinlre et le commencement du système ogival.
Errata. Page 6, ligne 61 de la première colonne, au lieu de : forces, lisez t force.
Page 8, avant-dernière ligue de la première colonne, au lieu de : épopées, lisez : époques.
Di¥iei©H MS ©ai aaasîaaai,
FAÇADE OCCIDENTALE OU PORTAIL PRINCIPAL.
l”CléTBtian de la Façade priQcipale (éiai actuel).
2" EléTatioil de la Façade principale (ceslaorallon).
3* Détail.* de la Façade principale.
A* Détails de la Galerie des Rois et de celle de la Vierge.
5* Détail* de la Galerie des Colonnes .
6' Details de la Galerie des Colonnes (cOté des réservoirs).
7* Détail* des Galeries des Rois, de U Vierge ei des Colonnes.
8* Détails d’une des Tours.
9' Intérlenr de la Tour du Sud.
PORTE DE LA VIERGE,
le* Vantaiu de ia Porte de la Vierge.
Il* Zodiaque.
12* Détail* de la Porte de la Vierge.
13* Détail* de la Porte de la Vierge (cOié gauche),
14' Pilastre* et Ornemeats de la Porte de la Vierge (c6lé gauche).
15* Détail* de la Porte de la Vierge (cOté droit).
16' Pilastres et Ornements (côté droii).
PORTE SAINT-MARCEL (DITE SAINTE-ANNE).
17* Vautanx de la Porte Salnie-Anne.
18* Détails de la Porte Sainte-Anne.
FAÇADE SEPTENTRIONALE ET PORTAIL NORD.
10* et 20* Flévatlon latérale du Nord.
21* Porte Rouge.
22' Elévation et Coupe du Portail Nord.
23* Clété et Détails du Porlail Nord.
24* Détails du Porlail Nord.
25* Pignon du Portail Nord.
26* Elévation intérieure du Portail Nord-
27* Rosace du Portail Nord.
28* et 29’ Détails de la Rosace.
30* Détail* de la Rosace.
31’ Détails de la Rosace.
32* Détail* de la llo.saee.
FAÇADE MÉRIDIONALE ET PORTAIL SUD.
33* Elévation et Coupe du Portail Sud.
34* Détail* du Portail Sud.
35’ Détail* et Pignon du Porlail Sud.
36* Elrvation du Porlail Sud.
FAÇADE OCCIDENTALE.
37* et 38* Abside.
39* (iraud (lontrefort.
40* Petits Contrefort* et Petit* Arcs-boiitants.
4i* Cornlcbc* et Balnstrade* des Terrasses.
42* Détails des Croisées.
43* Intérieur et extérieur de l'Abside.
44* C'oiipc de l'Abside.
45* Plan et Coupe d'une des Chapelles de l'Abside.
46* et 47* Détails d’une Croisée,
INTÉRIEUR.
48* et 49* Plan général.
50* et 51' Plan général pris 4 la première galerie,
52* et 53* Plan général pris aux Combles,
54* Coupe sur la Toua du Sun ni sur la Nef.
5S* Tour du Sud. Escalier et détail de la Chapelle.
56’ et 57* Coupe générale sur ta longueur.
58* Bases, Plans et Châpilaux de la Nef,
59’ Pilaatre* et Chapiteaux de la première Galerie.
60* Coupe sur la Croisée (ou Transepts).
61' Vitraux des.Chapolles (côté Nord).
62* Charpente.
DÉAMBULATOIRE OU BAS COTÉ DU CHŒUR.
63* et 64* Bas-Reliefs du Déambulatoire (coté Nord).
65* et 66* Bas-Bclicf* du Déambulatoire (r.Olé Nord).
6'* Bas-Rclicfh du Déambulatoire.
68’ rt 66* Bas-Relief* du Déambulatoire (c6ié Sud).
70* Chapiteaux et Bases du Déambulatoire.
71* Détails du Déambulatoire (cOié Nord).
72* Détails du Déambulatoire (côté Sud).
SACRISTIE MODERNE.
73* Façade méridionale.
74* Façade occidentale.
75’ B.alc de la Chapelle épiscopale.
76* Baie* orientales.
77* Façade de lu Cour.
78* Façade orientale.
79’ Salle et Galerie.
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FENÊTRES LATÉRALES DU BAS CÔTÉ
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